par Pierre Souchaud

Fondateur de la revue

Il y a évidemment du corps à corps dans la peinture de jean-marie renault : corps à corps avec la toile dans une gestuelle qu’un petit format ne pourrait contenir ; un espace total, dispersé et chaotique où l’homme doit pourtant se situer, se construire et focaliser son image.

Le récent interdit de représentation de la figurative humaine, tel qu’on l’a vécu dans la peinture, n’exprimait-il pas, en fait, une crise de l’humanisme dans une caractérisée par l’hégémonie du concept et du mécanique sur le sensible ?

C’est probable. Et l’on peut voir dans la peinture Jean-marie Renault  cette volonté de réhabiliter l’humain par l’affirmation de sa corporéité, de sa sensualité, de sa substance réelle et bien vivante.

Il prend l’espace à bras-le-corps pour opérer, à partir de tous ses éléments, comme une sorte de fusion ou de fission à très haut degré d’énergie affective. Le corps humain surgit de cette coalescence ou de cette cristallisation au carrefour de toutes les tensions de toutes les pulsions.

La naissance ou l’apparition se fait dans et par la peinture-même, c’est-à-dire dans la la matière et la couleur, au plus près du sens et du vécu immédiat. Pas d’histoire préalable. Dedans et dehors avant et après simultanés.

Alors il y a des spasmes, des fulgurances et cette violence apaisante propre aux explosions génératrice de vie et de vérité.